mardi 19 novembre 2013

Les conséquences à long terme.

Voilà un article qui date du 30 novembre 2011 et qui a été réalisé par Cécile. Il rend les résultats d'une enquête sur le harcèlement scolaire, et s'il se montre complet, il n'oublie pas de traiter le sujet principal.

http://www.talentdifferent.com/consequences-a-long-terme-du-harcelement-a-lecole-1564.html

Les conséquences que l'article cite à propos de l'âge adulte sont : la dépression et la perte de confiance en soi. C'est vrai, ce sont les deux principaux.

En ce qui me concerne, j'ai longtemps déprimé. De mes 13 ans à mes 17 ans, sans interruption, puis la déprime fit son grand retour lors de mes 18 ans. J'étais triste en permanence et je venais alors tout juste de perdre l'unique amitié que j'avais réussi à créer pendant toutes ces années.

Certains autres élèves me reprochaient de ne pas sourire. Mais je n'en avais aucune envie. Je vivais et suivais les cours par pure obligation, ça ne m'intéressait pas. J'ai décroché scolairement en 5ème et malgré certains efforts de mes parents à ce niveau, je n'ai pas remonté la pente. Aujourd'hui, à 21 ans, je dois dire que par rapport à tout ça, certaines conséquences sont positives.

L'envie d'avancer, un nouveau mode de vie plus sain que le précédent, la création de différents projets, et l'apprentissage de la vie. Mais il y a toujours cette négativité et ce pessimisme qui m'accompagnent, même si je me bats tous les jours contre ces derniers afin de ne pas reproduire les erreurs du passé.
Peur de l'échec relationnel, de ne pas réussir tel ou tel projet,  et bien d'autres. Bien que je connaisse mes talents et mes faiblesses, cela dénote d'un certain manque de confiance en soi, à moins qu'il ne s'agisse simplement de lucidité.

Je pense souvent à reprendre mes études, ayant décroché il y a deux ans, mais je préfère pour le moment participer à différents projets courts et m'offrant une liberté inédite. Malgré mon âge et la maturité censée répondre présente à l'appel,  des personnes que je rencontrerais dans le futur si je dois intégrer à nouveau une structure scolaire ou d'enseignement supérieur, cela risque de se faire avec une certaine difficulté.

Une autre conséquence, c'est que pour chaque projet, en plus de la motivation qui ne semble pas être au rendez-vous, parce que je me trouve trop souvent dans les extrêmes, et j'essaye de combattre également ce défaut, pour ne pas ressentir une trop grande déception suite à l'annulation de l'un d'entre eux,  s'ajoute l'appréhension des futures rencontres éventuelles.

Il y a aussi le besoin de rester dans une certaine "zone de confort", de ne pas prendre trop de risques pour éviter de se retrouver acculé dans un moment de solitude.
Et puis il y a cette rage et cette colère contre moi-même et contre mes anciens harceleurs. Faute de sac de sable du type punching-ball, c'est avec mon VTT que j'adopte une conduite qui peut sembler extrême aux yeux d'autrui, alors que c'est comme si je conduisais une voiture bien plus légère et bien plus maniable mais aussi bien plus dangereuse, puisqu'il n'y aucune carrosserie pour me protéger en cas de problème. Mais c'est aussi de cette rage que je tiens ma motivation pour lutter contre le harcèlement scolaire.

Et cette capacité d'oublier la réalité momentanément lorsqu'il s'agit de travailler sur ordinateur ou d'écouter la musique ou de lire, vient peut-être également de ce harcèlement, à moins que ce soit quelque chose qui soit commun à tous. Mais être entièrement dans son monde pendant cinq minutes et revenir dans la réalité, puis reproduire le même schéma et continuer de nouveau son activité,  ce n'est peut-être pas à la portée de tous.

Il y a sûrement d'autres conséquences à tout ça, mais pour le moment, je ne vois pas lesquelles. Je modifierais l'article si besoin.

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