samedi 11 janvier 2014

(Personnel)A propos de ce que je voudrais leur écrire.

Bonjour, effectivement, je poste beaucoup moins depuis un certain temps. Je vais souvent rédiger des articles "personnels" sur ce que j'accepte de dévoiler de moi.  Pour diverses raisons, il m'est venu l'idée d'écrire un message aux anciens harceleurs. Je ne pense pas qu'ils aient aujourd'hui la maturité nécessaire pour prendre du recul par rapport à ce qu'ils ont fait. Peut-être qu'ils tomberont sur ce message un jour(entre nous, j'en doute fort, mais qui sait...), et comprendront le mal qui a été fait.


Pour les harceleurs qui n'ont pas envie de lire ou qui n'aiment pas lire, pas d'excuses, les conséquences et les questions se trouvent en gras.

Voici le message qui leur est adressé :

C'était il y a environ sept ans. Ca me reste toujours en travers. Pendant trois ans et de façon très quotidienne, j'ai subi vos moqueries et vos réflexions. Tout comme vos attaques physiques (verbales aussi, mais je viens de le dire). Je n'ai jamais été tout blanc non plus, je reconnais, il m'est arrivé de faire des erreurs, comme tout le monde. Aujourd'hui, j'aimerais que vous repartiez mentalement dans l'époque du collège, et que vous regardiez ce que tout ça vous a apporté.

Rien ? Ne cherchez plus c'est normal !
Sur le moment peut-être que ça vous a été utile, pour ne pas être désigné comme la victime à votre tour, pour vous valoriser aux yeux des autres. Mais il existe pourtant des façons plus gratifiantes de se construire que d'écraser les autres, non ? Remarquez, l'individualisme est ancré dans nos moeurs, mais pourtant, il existe des personnes avec une très grande ouverture d'esprit, une très grande sympathie et empathie, etc...Qui s'en sortent très bien dans la vie ou en tout cas qui se donnent les moyens pour parvenir à leurs fins, et qui n'ont jamais cherché à rabaisser leurs pairs.


A l'époque où j'étais censé me construire, j'ai perdu ma confiance en moi. Je n'ai même pas eu le temps de la construire, j'en ai été empêché.


De mes treize ans à mes dix sept ans, pendant TOUTE mon adolescence, j'ai passé mon temps à déprimer, je crois que l'on peut estimer que j'étais en dépression. 

Bouffé par la solitude et le rejet chaque jour, j'étais rongé par les idées suicidaires mais je n'avais pas le courage de passer à l'acte, et finalement je ne l'ai pas fait, même si ces idées sont revenues deux ans plus tard, je m'en suis remis depuis. Seul. En tout cas j'ai eu le sentiment de traverser ces épreuves seul.

Et plus tard, sans réellement le vouloir, et d'une toute autre façon que la vôtre, je suis passé de l'autre côté de la barrière avec  une personne. Je ne me moquais pas d'elle, non. C'était bien plus complexe que ça et je ne souhaite pas rentrer dans les détails.

Pour ne pas être rattrapé par la solitude qui m'avait littéralement bouffé toutes mes années précédentes, de toutes mes forces, je m'y suis accroché.

Je suis conscient que dans ça, j'ai ma responsabilité individuelle, mais je sais que vous y êtes au moins pour 70% responsable. J'ai disjoncté aussi, passer d'un état dépressif à un état euphorique en une journée ne se fait pas sans heurts, à plus forte raison si l'on n'a pas déjà vécu une telle "expérience".

Aussi, j'ai redoublé une fois ma quatrième et une fois ma troisième, que j'aurais peut-être pu avoir si je n'avais pas été si régulièrement moqué, mais finalement, de ma sixième à ma terminale, je n'ai jamais été épargné par le fléau du harcèlement et du rejet, d'un côté ou de l'autre. Je regrette plus qu'amèrement mes erreurs du passé, mais comme son nom l'indique c'est du passé.

Enfin pas totalement, puisqu'en terminale j'ai complètement décroché du système scolaire. Finalement, si je ne m'y remets pas, je n'ai pas d'avenir. Il va falloir, bientôt, que je me remette dans les cahiers, les stylos, les bureaux, les profs...Tandis que vous, vous aurez sûrement terminé vos études supérieures dans un ou deux ans, si ce n'est pas déjà fait, il va me falloir entre trois à quatre ans d'études pour espérer avoir un jour un métier.


Dans tout ça, une seule personne s'est excusée des nombreuses brimades subies. Sur le moment, j'ai accordé mon pardon, encore une fois, trop facilement. Je regrette un peu aujourd'hui, c'est trop facile.  J'étais dans la classe "des grands" et lui "des petits", pourquoi ne me suis-je pas défendu ? Je faisais mine, mais je ne sais pas pourquoi, je n'ai rien fait de réellement concret pour les empêcher de me nuire. Devoir ramasser mon travail, balancé par terre, plusieurs fois par pauses,  a vraiment été pénible. Pourquoi ne me suis-je pas défendu, pourquoi n'ai-je même pas tenté d'aller en parler au personnel ? Je n'en sais rien et je ne saurais jamais, mais il faut dire que nous n'étions pas aussi sensibilisés au harcèlement à l'école.  qu'aujourd'hui.

Je me plains, mais je suis toujours là, j'ai des possibilités, des voies qui pourront peut-être s'offrir à moi, j'ai fait de belles rencontres, j'ai pu mener à bien quelques projets... Ce ne sera jamais le cas de Noélanie, qui a été harcelée en même temps que moi, en 2007, le 20 novembre(Journée des droits de l'enfant, pour rappel) et décédée finalement à l'âge de huit ans à force d'être étranglée par ses camarades. J'ai eu plus de chance. Beaucoup plus. Mais, j'aurais pu en finir, moi aussi, à cette époque... Ou un peu plus tard, car c'est en très grande partie de votre faute si j'ai perdu une personne à qui je tenais énormément, la première personne à m'avoir accepté après des années et des années d'enfer à l'école.



Alors, êtes-vous content aujourd'hui, de m'avoir détruit par le passé, aujourd'hui ? En avez-vous retiré quelque chose de positif pour votre vie future ?  

En ce qui me concerne, je vais mieux, beaucoup mieux,  et d'une façon ou d'une autre, j'espère que vous paierez vos actes.


Ce message peut être modifié à tout moment, il se peut que je veuille le modifier par la suite.




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